• La fin de l’ère des taux bas a eu un impact négatif sur l’évolution des marchés des capitaux en 2022. Cela a été le principal catalyseur du net recul des actifs sous gestion (Assets under Management, AuM) dans les grandes banques privées (moins 14,3 %).
  • Pour les petites et moyennes banques privées, la base des AuM a diminué d’environ 8 % dans les deux cas. Cette évolution comparativement meilleure est due à une moindre dépendance à l’égard de la performance des marchés ainsi qu’à des afflux nets d’argent frais plus importants (environ 4 % dans les deux cas contre 1,4 % pour les grandes banques privées).
  • L’augmentation des revenus d’intérêts a plus que compensé le recul des revenus de commissions basés sur les volumes, de sorte que les petits et moyens établissements ont pu réduire leur ratio coûts/revenus (Cost-Income-Ratio, CIR) à respectivement 83 % et 78 % en 2022. Les grandes banques privées ont toutefois enregistré une légère hausse du CIR à 69 %, car les produits d’intérêts n’ont pas pu compenser le recul des produits de commissions. La base de coûts s’est maintenue à un niveau similaire à celui de l’année précédente pour toutes les tailles de banques.
  • Les banques privées de petite et moyenne taille ont pu améliorer en moyenne leur rendement sur fonds propres (Return on Equity, RoE) grâce à la hausse des taux d’intérêt. Mais avec un RoE de 4 % en moyenne – contre 10 % pour les grandes banques privées – elles n’ont pas satisfait leurs investisseurs.

Zurich, 19 octobre 2023 – La difficile année boursière 2022, combinée à la fin de l’ère des taux bas et à la hausse de l’inflation, a marqué le secteur financier en Suisse et au Liechtenstein. Ces évolutions macroéconomiques ont posé de nombreux défis en matière de finance et de politique économique à l’échelle mondiale, et leurs effets ont également affecté les banques privées locales. Néanmoins, les banques privées suisses ont démontré leur capacité de résistance. La nouvelle étude « Private Banking Switzerland Market Update 2023 » de PwC Suisse donne un aperçu des résultats du secteur en 2022.

Les petites banques privées se sont montrées plus résistantes en termes d’actifs sous gestion
Après une excellente année 2021, qui a vu des records d’actifs sous gestion (AuM) dans toutes les catégories de taille, les banques n’ont pas réussi à égaler ces sommets en 2022. Sous l’effet de la performance négative du marché des capitaux, les AuM se sont contractés à un niveau comparable à celui de 2020. Les grandes banques privées ont enregistré un recul de 14,3 % de leurs actifs sous gestion jusqu’à fin 2022. Outre l’évolution négative des marchés financiers, la croissance limitée de l’afflux net de nouveaux capitaux (1,4 %) a joué un rôle déterminant dans cette évolution.
L’évolution des marchés financiers a également eu un impact sur l’évolution des actifs sous gestion des petites et moyennes banques privées. Alors que les volumes totaux d’AuM ont diminué d’environ 8 % pour les deux groupes de banques, les petites banques privées ont affiché la plus forte croissance des nouveaux apports nets de fonds, soit 4,4 % en moyenne. Selon les auteurs de l’étude, il se pourrait que la situation difficile traversée par l’une des deux grandes banques universelles suisses au dernier trimestre 2022 ait contribué à l’afflux d’apports nets de fonds dans les banques de toutes tailles, en particulier dans les petites banques privées.

Le faible CIR des grandes banques privées témoigne toujours de leur efficacité
Les petites et moyennes banques ont réduit leur ratio coûts/revenus (CIR) à 83 % et 78 % en moyenne en 2022. Cette réduction résulte en grande partie d’une hausse des revenus, qui a plus que compensé les coûts. Les revenus d’intérêts nettement plus élevés ont notamment compensé la diminution des revenus issus des opérations de commissions. En comparaison, les grandes banques privées ont dû faire face à une légère augmentation de leur CIR en 2022, de 69 % en moyenne. Cela s’explique principalement par une baisse plus importante des revenus de commissions par rapport à l’augmentation des revenus d’intérêts. Néanmoins, ce taux de 69 % est resté très robuste par rapport aux périodes précédentes.
Au cours de l’exercice 2022, les marges de coûts sont restées stables pour tous les groupes de banques par rapport à la même période de l’année précédente. Les dépenses de personnel sont restées le facteur de coût le plus important. Elles ont représenté environ deux tiers de la base totale des coûts opérationnels des banques de gestion de fortune. Dans les grandes banques privées, les dépenses moyennes de personnel par équivalent temps plein ont reculé à 270 000 CHF. Les banques privées de petite et moyenne taille devraient toutefois avoir versé une plus grande partie de la compensation totale des collaborateurs sous forme de composante variable.

Les petites banques privées affichent la plus forte hausse de rentabilité grâce à l’augmentation des revenus d’intérêts
Le montant des actifs sous gestion est resté important en 2022, ce qui explique pourquoi ce sont les grandes banques privées qui ont une fois de plus enregistré les meilleurs rendements. Grâce au contrôle des coûts et aux économies d’échelle, elles ont atteint une rentabilité sur fonds propres de 9,8 % en moyenne. Les banques privées de taille moyenne ont enregistré une légère amélioration de la rentabilité de leurs fonds propres, à 4,6 % en moyenne. Les petites banques privées ont été les plus grandes bénéficiaires de la hausse des revenus d’intérêts, augmentant leur rendement sur fonds propres (RoE) de 3 points de pourcentage, à 4,1 % en moyenne.
Les rendements sur fonds propres, qui restent faibles, illustrent les défis structurels auxquels sont confrontées les petites et moyennes banques privées. Pour pouvoir répondre aux exigences des investisseurs orientés vers le rendement, ces établissements devraient impérativement envisager une réorientation ou une adaptation de leurs modèles d’affaires.

« Avec un environnement plus positif sur les marchés financiers et, par conséquent, une augmentation des afflux d’argent frais et des activités de transaction, les ratios RoE des grandes banques privées resteront élevés et s’amélioreront encore à l’avenir. En revanche, les banques privées de petite et moyenne taille ne devraient guère pouvoir améliorer leur rentabilité, car elles ne peuvent pas réduire significativement leur ratio coûts/revenus. Dans ce paysage financier en pleine mutation, il est essentiel de mettre en œuvre des modèles d’affaires intelligents pour garantir la stabilité et la compétitivité à long terme », explique Martin Schilling, Managing Director, Deals Financial Services – Asset & Wealth Management, PwC Suisse.

À propos de cette étude
L’édition de cette année du « Private Banking Market Update » de PwC Suisse étudie 73 banques privées en 2022 et compare les résultats avec les données des cinq derniers exercices. L’étude atteint ainsi une couverture de marché de 80 %. Les banques examinées ont été divisées en grandes banques privées (actifs sous gestion > 50 milliards de CHF), en banques privées de taille moyenne (actifs sous gestion de 5 à 50 milliards de CHF) et en petites banques privées (actifs sous gestion < 5 milliards de CHF). Les résultats de l’étude portent sur des banques qui ont fourni des données de manière continue pendant la période d’observation de cinq ans, ce qui permet de se faire une idée fiable de leur performance financière. 
 

Private Banking Switzerland Market Update 2023

A propos de PwC
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