54 % des entreprises clientes ne sont pas satisfaites des processus « Know Your Customer »
Un réseau KYC international centralisé et numérique simplifie les processus et améliore l’expérience client
Grâce à une approche efficace et orientée réseau, les banques peuvent réduire de jusqu’à 65 % leurs coûts d’exploitation AML et KYC
Zurich, le 4 janvier 2022 – Ces dernières années, les mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement d’organisations terroristes ont retenu l’attention du public. Bien que les établissements financiers dépensent chaque année des milliards pour respecter des dispositions réglementaires toujours plus strictes et étendues, le respect des prescriptions « Anti Money Laundering » (AML) et « Know Your Customer » (KYC) représente un défi stratégique pour les banques.
Les résultats de l’étude actuelle « Know Your Costumer » de Strategy&, l’entité de conseil en stratégie de PwC, indiquent que les banques peuvent réduire de jusqu’à 65 % leurs coûts d’exploitation AML et KYC en misant sur l’efficacité et la mise en réseau. En effet, des mesures ciblées d’amélioration de la productivité et de réduction des coûts factoriels simplifient à bien des égards les processus, réduisent les coûts et améliorent l’expérience client.
À l’échelon mondial, les banques ont payé entre 2015 et 2019 quelque 21,9 milliards de francs suisses (23,2 milliards d’euros) à titre de sanctions AML/KYC et pour les frais d'avocats y afférents. Cela correspond à une multiplication par 26 par rapport à leurs dépenses entre 2005 et 2009. Rien qu’en Europe, les banques affichent des coûts d’exploitation annuels pour la maintenance et la garantie des processus de compliance KYC d’un montant estimé à 11,4 milliards de francs suisses (12 milliards d’euros). À cela s’ajoutent d’autres dépenses pour la technologie d’un montant de 6,6 milliards de francs suisses environ (7 milliards d’euros) par année. Seuls 20 % de ces coûts sont liés à l’admission de nouveaux clients et à la saisie de leurs données, alors que 80 % relèvent de la réalisation prévue et des vérifications ponctuelles impératives des données personnelles et commerciales des entreprises clientes. Rappelons à cet égard que la majeure partie des coûts, en ce qui concerne les entreprises clientes, est imputée aux grandes multinationales, alors que leur nombre dans les portefeuilles globaux des banques pour les marchés centraux européens est modéré par rapport aux petites et moyennes entreprises.
Les entreprises clientes sont elles aussi insatisfaites de la situation ; elles aimeraient des procédures uniformisées de la part de leurs banques habituelles et davantage de convivialité, p. ex. dans l’interaction numérique. Huit banques sur dix appliquent déjà des programmes d’optimisation KYC appréciables, mais 54 % des entreprises évaluent négativement les expériences faites avec les processus KYC.
Globalement, des établissements financiers travaillent déjà à l’interne sur des processus permettant une meilleure réaction aux futures lignes directrices ainsi qu’une gestion plus efficace des propres capacités de traitement KYC. Par ailleurs, les banques mandatent aussi des prestataires externes de certaines tâches KYC ou ont recours à des « services collectifs » régionaux, qui se chargent de manière groupée de la gestion des données pour plusieurs établissements. Le marché a par ailleurs vu de nombreuses formes de réseaux émerger afin de simplifier l’échange de données entre les banques, les entreprises clientes, les autorités de surveillance et les fournisseurs de données au sein d’un écosystème facilement accessible. Certes, les résultats de l’étude indiquent qu’une réutilisation coordonnée des jeux de données existants, des formats de remplissage automatisés, des formations ciblées des collaboratrices et collaborateurs ainsi que l’emploi d’analystes KYC dans des pays à moindres coûts peuvent réduire de jusqu’à 65 % les coûts d’exploitation actuels pour les mesures AML et KYC. Les avantages principaux ne pourront toutefois être obtenus que grâce à une approche « Best of Breed » sur la base des valeurs empiriques de toutes les mesures déjà déployées.
Pour y parvenir, un réseau KYC international est nécessaire pour interconnecter par des points d’accès spécifiques la banque, ses entreprises clientes et leurs données, les autorités de surveillance et d’autres prestataires. Au cœur de ce réseau se trouvent les entreprises clientes et leur expérience client positive. Elles sont à même de contrôler de manière centralisée leurs données à l’aide de solutions numériques et de les partager en tout sécurité, si souhaité, avec diverses banques. Le facteur déterminant pour pouvoir réutiliser des jeux de données KYC existants est le développement d’un standard de données international commun, reconnu par les autorités de surveillance nationales et internationales, ainsi que la possibilité d’échanger des données de manière sûre et transfrontalière. Les autorités de surveillance peuvent elles aussi jouer un rôle au sein du réseau et ainsi surveiller de manière adéquate le respect des prescriptions. Capable de se déployer en souplesse, le réseau s’étend en intégrant d’autres prestataires pour lancer de nouveaux services adaptés aux banques et entreprises clientes.
« Le modèle portera ses fruits si le réseau est utilisé, hormis pour la gestion de données KYC standardisée et internationale, à d’autres fins par des entreprises et des banques. Parmi les applications envisageables, mentionnons l’identification des intervenants tout au long de la chaîne de fourniture des entreprises, l’utilisation d’informations pour plusieurs entreprises d’un groupe, voire la mise à disposition intersectorielle de données pour les transactions commerciales. Ce n’est que grâce à un échange libre entre tous les participants que des gains d’efficacité pourront être obtenus à plein et que de nouvelles offres et services pourront apparaître », explique Markus Weiss, directeur chez Strategy& Suisse. « Le degré plus élevé de numérisation et d’automatisation de tous les processus, de même que le recours aux technologies comme le blockchain ou l’intelligence artificielle, permet aux banques d’améliorer l’efficacité de l’ensemble de leurs activités. »
Vous trouverez les résultats complets de l’étude sur: https://www.strategyand.pwc.com/de/en/industries/financial-services/kyc.html
À propos de Strategy&
Strategy& est l’entité mondiale de conseil en stratégie de PwC. Nous élaborons des stratégies d’affaires individuelles pour des entreprises internationales de premier plan sur la base de leurs capacités concurrentielles spécifiques. Nous sommes la seule entité de conseil en stratégie qui fasse partie d’un réseau mondial de services professionnels. Nous conjuguons expertise et technologie pour concevoir une stratégie pouvant être mise en œuvre de manière efficace. Pour nous, « Strategy, made real » signifie faire avancer la mutation numérique, façonner l’avenir et concrétiser nos visions. 3 000 conseillers et conseillères en stratégie et plus de 295 000 collaborateurs et collaboratrices de PwC répartis dans 156 pays offrent des prestations de services de qualité spécifiques aux secteurs d’activité dans les domaines de l’audit, du conseil fiscal et du conseil en entreprise. Informations complémentaires sur www.strategyand.pwc.com/ch.
Stéphanie Tobler Mucznik
Head of Corporate Communications, PwC Switzerland
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