Interprétation de la newsletter Méta-analyse immobilière FPRE novembre 2025

PwC Immospektive

Immospektive
  • Industry
  • 10 minute read
  • 21/11/25
Sebastian Zollinger

Sebastian Zollinger

Director, Head Real Estate Advisory, PwC Switzerland

Le 25 septembre 2025, la BNS maintient son taux directeur à 0,0 %. Malgré une inflation faible et une conjoncture mondiale morose, le seuil des taux d'intérêt négatifs reste élevé pour l'instant. Le marché locatif reste tendu. Les loyers des nouveaux contrats continuent d'augmenter modérément, sous l'effet d'une offre limitée, en particulier dans les centres urbains. L'initiative zurichoise sur la protection du logement est considérée comme un facteur de risque important pour l'offre et, si elle est acceptée, elle devrait bouleverser le marché immobilier zurichois. Après plusieurs trimestres de faiblesse, le marché des bureaux montre des signes de légère stabilisation : les surfaces centrales conformes aux normes ESG restent recherchées, tandis que les emplacements périphériques restent sous pression et que la segmentation s'accentue. Les rendements reflètent cette situation : les immeubles collectifs continuent de générer des revenus globaux élevés, tandis que l'immobilier de bureau se redresse ponctuellement, mais reste hétérogène selon les régions. Dans le domaine de la propriété immobilière, la hausse des prix se poursuit, soutenue par les appartements en copropriété. Du côté du financement, l'environnement reste difficile. Dans le même temps, la suppression de la valeur locative crée une nouvelle dynamique sur le marché grâce à des stratégies de financement modifiées et à des incitations à l'investissement. Malgré une politique d'octroi plus stricte, les attentes des acteurs du marché en matière de prix de la propriété résidentielle restent majoritairement positives.

Vous trouverez les informations sur l’évolution du marché sur lesquelles se base Immospective dans la méta-analyse immobilière de FPRE. Les références aux graphiques de FPRE sont indiquées dans le texte de la manière suivante « [1] », etc. 

La politique monétaire en point de mire: la BNS maintient sa politique de taux zéro, les obstacles aux taux négatifs sont encore trop importants

Lors de son examen de la situation économique et monétaire du 25 septembre 2025, la Banque nationale suisse (BNS) a laissé son taux directeur inchangé à 0,0 %. Après deux baisses des taux au premier semestre 2025, cela marque une stabilisation à un niveau nominalement neutre. La BNS réagit ainsi à une évolution conjoncturelle mondiale modérée et à une inflation en légère hausse. Celle-ci s'est établie à 0,2 % en août 2025, après -0,1 % en mai, ce qui s'explique notamment par la hausse des prix dans le secteur du tourisme et des marchandises importées.¹ Les prévisions conditionnelles d'inflation restent inchangées par rapport au trimestre précédent : l'inflation moyenne devrait s'établir à 0,2 % en 2025, à 0,5 % en 2026 et à 0,7 % en 2027. Les incertitudes géopolitiques liées à la politique commerciale américaine continuent de peser considérablement sur la dynamique économique mondiale.2 Les droits de douane punitifs allant jusqu'à 39 % imposés par les États-Unis sur les produits d'exportation suisses ont sensiblement assombri les perspectives, en particulier dans l'industrie des machines et de l'horlogerie.3

L'annonce faite le 14 novembre concernant la baisse des droits de douane américains à 15 % devrait susciter un nouvel espoir de reprise rapide de l'économie d'exportation suisse. Cependant, en raison des conséquences pour les banques, les caisses de pension et le marché immobilier, l'obstacle à la réintroduction de taux d'intérêt négatifs par la BNS devrait être nettement plus élevé que lors des phases précédentes de politique monétaire expansionniste.4 D'une part, un franc fort entraîne certes une baisse de l'inflation importée, ce qui atténue la pression sur les prix, mais d'autre part, la BNS souligne que les effets secondaires négatifs des taux d'intérêt négatifs, par exemple sur la rentabilité des établissements financiers et sur la propension au risque des investisseurs, devront être pris davantage en compte à l'avenir. Comme l'inflation reste stable pour l'instant et que les baisses de taux d'intérêt opérées jusqu'à présent soutiennent la conjoncture, la BNS et Raiffeisen estiment qu'il n'y a actuellement pas besoin d'assouplir davantage la politique monétaire.5

Au deuxième trimestre 2025, la croissance économique en Suisse a été nettement plus faible qu'au début de l'année, après avoir connu une hausse supérieure à la moyenne au premier trimestre grâce à des exportations anticipées vers les États-Unis. Corrigée de ces effets exceptionnels, la dynamique de croissance s'avère modérée, en phase avec la conjoncture mondiale. La BNS table toujours sur une croissance du PIB comprise entre 1,0 % et 1,5 % pour l'ensemble de l'année 2025, soutenue principalement par une conjoncture intérieure robuste, favorisée par la hausse des salaires réels, l'assouplissement de la politique monétaire et une propension à consommer stable. Dans le même temps, les perspectives pour l'économie mondiale se sont assombries en raison des droits de douane élevés imposés par les États-Unis et de l'incertitude géopolitique persistante, ce qui, selon le scénario de base de la BNS, devrait entraîner un nouveau ralentissement de la croissance mondiale au cours des prochains trimestres. Aux États-Unis, la pression sur les prix reste forte en raison des mesures de relance budgétaire, tandis que l'inflation dans la zone euro se stabilise près de l'objectif. Pour 2026, la BNS table sur une croissance du PIB d'environ 1 %, ce qui correspond à un léger ralentissement. Dans ce contexte, le marché du travail devrait connaître un léger ralentissement, avec une hausse modérée du taux de chômage.6 Selon les prévisions actuelles, la croissance moyenne du PIB réel suisse devrait s'élever à 1,4 % en 2025 et à 0,9 % en 2026. Les prévisions pour 2025 ont donc augmenté de 0,2 % par rapport au trimestre précédent. Pour 2026, elles ont toutefois été revues à la baisse de 0,3 %. [6]

1 SNB, Geldpolitische Lagebeurteilung vom 25. September
2 SNB, Geldpolitische Lagebeurteilung vom 25. September
3 KOF, Konjunkturbericht, Herbst 2025
4 SNB, Geldpolitische Lagebeurteilung vom 25. September
5 Raiffeisen, Newsletter Zinsprognose November 2025
6 SNB, Geldpolitische Lagebeurteilung vom 25. September

Marché locatif: légère baisse de la croissance des loyers pour les nouveaux contrats, l'initiative pour la protection du logement, un « cygne noir » potentiel pour le marché immobilier zurichois?

Le marché locatif suisse a poursuivi sa tendance à la hausse au troisième trimestre 2025. Les loyers des nouveaux contrats ont augmenté de +0,4 % par rapport au trimestre précédent, ce qui correspond à une croissance annuelle de +3,6 %. La dynamique s'est donc légèrement affaiblie par rapport au trimestre précédent, mais reste nettement supérieure à la moyenne à long terme. Cette évolution souligne l'excédent persistant de la demande, en particulier dans les grands centres urbains. La hausse a été particulièrement forte à Zurich, où les loyers du marché pour les nouveaux contrats ont augmenté de +6,2 % par rapport à l'année précédente [23]. Après un bref ralentissement au début de l'année 2025, les effets de la pénurie extrême d'appartements locatifs se font à nouveau sentir. Toutefois, un plafond semble avoir été atteint, en particulier dans le segment haut de gamme : la location reste difficile dans ce segment, car les locataires potentiels sont plus sensibles aux prix et prêts à chercher plus longtemps des alternatives. L'activité de construction reste faible [14]. L'initiative zurichoise sur la protection du logement du 30 novembre 2025 est considérée comme un « cygne noir » potentiel pour le marché immobilier zurichois, car son adoption entraînerait un ralentissement significatif de l'activité de construction et une nouvelle pénurie structurelle de l'offre.7

Au troisième trimestre 2025, les loyers des nouveaux contrats de location d'appartements ont continué d'augmenter dans de nombreux cantons, poursuivant ainsi la tendance à la hausse observée au trimestre précédent. Avec une croissance moyenne de +1,3 %, les loyers des nouveaux contrats de location d'appartements anciens ont de nouveau augmenté par rapport au trimestre précédent. La situation est toutefois différente pour les appartements neufs : ici, les loyers des nouveaux contrats ont légèrement baissé en moyenne de -0,3 % par rapport au trimestre précédent. Un examen de l'évolution cantonale des loyers des nouveaux contrats pour les appartements neufs et anciens en comparaison trimestrielle montre à nouveau une nette différenciation entre les centres urbains et les régions périphériques. La hausse a été particulièrement forte à Zoug (immeubles anciens : +4,8 % ; immeubles neufs : +2,6 %), Schaffhouse (immeubles anciens : +5,9 % ; immeubles neufs : +1,7 %) et Zurich (immeubles anciens : +2,4 % ; immeubles neufs : +1,1 %). Cette évolution souligne l'excédent persistant de la demande dans les centres urbains, où l'offre d'appartements locatifs disponibles reste extrêmement limitée. À Genève, la croissance des loyers s'est poursuivie à un niveau modéré (immeubles anciens : +1,2 % ; immeubles neufs : +0,3 %), tandis qu'à Bâle-Ville, de légères baisses ont été enregistrées (immeubles anciens : +0,2 % ; immeubles neufs : -0,9 %). Dans les cantons périphériques tels que le Jura (immeubles anciens : -0,1 % ; immeubles neufs : -1,1 %) et les Grisons (immeubles anciens : -0,5 % ; immeubles neufs : -2,0 %), les loyers sont en revanche restés stables ou ont légèrement baissé. En comparaison annuelle (T3 2024 – T3 2025), tous les cantons affichent une hausse moyenne de +5,0 % des loyers des logements anciens et de +2,4 % des loyers des logements neufs, ce qui signifie que la forte dynamique du marché suisse des logements locatifs se poursuivra en 2025.


Marché du logement locatif – évolution T3 2025

Source: FPRE, Marktmieten- und Baulandindizes von Renditeimmobilien Schweiz, 3. Quartal 2025


L'activité de construction en Suisse a légèrement augmenté au troisième trimestre 2025. L'indice suisse de la construction (SBV) s'établit actuellement à 99 points, ce qui correspond à une augmentation annuelle de 0,6 %. La hausse de l'activité de construction a été particulièrement forte dans le secteur de la construction de logements, avec une augmentation de 3,2 % par rapport à l'année précédente. L'activité de construction s'est donc redressée par rapport au trimestre précédent, mais reste globalement à un niveau inférieur à la moyenne [14, 15]. Du côté de la demande, la population résidente continue d'augmenter et a dépassé la barre des 9,1 millions de personnes à la fin de 2024 [12]. L'immigration reste un moteur de croissance essentiel, les régions urbaines de Zurich, Zoug et Genève enregistrant notamment une croissance supérieure à la moyenne [13].

L'initiative zurichoise sur la protection du logement, qui sera soumise au vote le 30 novembre 2025, devrait avoir un impact considérable sur le marché immobilier zurichois si elle est acceptée. L'initiative vise à limiter fortement les augmentations de loyer après des rénovations et des reconstructions et à obliger les propriétaires à faire approuver leurs bénéfices et leurs futurs loyers par les autorités. Une telle atteinte à la liberté de propriété et à la liberté économique risquerait de réduire l'attrait des investissements et des nouvelles constructions, aggravant ainsi la pénurie de logements. Les expériences faites à Bâle-Ville et à Genève montrent que des réglementations comparables ont entraîné une baisse massive des demandes de permis de construire et des rénovations, ce qui conduirait à long terme à une nouvelle pénurie de l'offre et à une distorsion du marché.9

7 NZZ, Der grosse Wohn-Showdown: Vier Initiativen spalten Zürichs Politik vom 10. Oktober 2025
8 FPRE, Marktmieten- und Baulandindizes von Renditeimmobilien Schweiz, 3. Quartal 2025
9 NZZ, Der grosse Wohn-Showdown: Vier Initiativen spalten Zürichs Politik vom 10. Oktober 2025

Marché des bureaux: stabilisation au troisième trimestre, les emplacements centraux restent recherchés

Au troisième trimestre 2025, le marché des bureaux a connu un léger rebond après les faibles résultats des trimestres précédents. Au niveau national, les loyers des nouveaux contrats ont augmenté de +2,3 % par rapport au trimestre précédent, mais ont reculé de −1,0 % sur l'année [35]. Malgré les incertitudes géopolitiques, le marché suisse des bureaux s'est montré globalement stable au troisième trimestre 2025, soutenu par une conjoncture intérieure robuste et une demande toujours forte pour des espaces de bureaux haut de gamme situés dans des emplacements centraux. Alors que la numérisation et le télétravail ont perdu de leur dynamisme, l'intérêt pour les environnements de travail modernes favorisant les interactions sociales et la flexibilité est en hausse. Dans le même temps, la réaffectation et la conversion d'espaces de bureaux en espaces résidentiels ouvrent de nouvelles perspectives pour réduire les taux de vacance et créer des logements supplémentaires sur les marchés tendus.10 Sur le marché du travail, la situation reste modérée; les secteurs cycliques font preuve de prudence, tandis que les augmentations des salaires réels soutiennent quelque peu les sites de services orientés vers le marché intérieur. Il ne faut pas s'attendre à des impulsions structurelles à court terme, d'autant plus que le KOF prévoit dans ses prévisions d'automne 2025 une croissance modérée de l'emploi de 0,6 % et une légère augmentation du taux de chômage à 2,4 % en 2026. Cette évolution indique une dynamique latente du marché du travail, ce qui ne devrait stimuler que modérément la demande d'espaces de bureaux.11

Au troisième trimestre 2025, le marché suisse des surfaces de bureaux a présenté une image hétérogène. Alors que certains cantons ont connu une stabilisation des loyers pour les nouveaux contrats, d'autres régions ont poursuivi la tendance à la baisse des trimestres précédents. En moyenne cantonale, les loyers ont largement stagné, les baisses les plus importantes ayant été observées à Schaffhouse (-5,1 %), dans les Grisons (-5,0 %) et à Lucerne (-3,4 %). En revanche, plusieurs cantons ont enregistré une évolution positive, notamment Neuchâtel (+4,9 %), Thurgovie (+2,7 %), Zurich (+2,0 %) et Soleure (+2,0 %), ce qui témoigne d'une demande régionale robuste sur les marchés bien desservis.12

Un aperçu de l'évolution annuelle (T3 2024 – T3 2025) montre que les loyers continuent de baisser dans certaines régions. Des baisses particulièrement fortes ont été observées à Fribourg (-12 %), Schwyz (-10,7 %) et au Tessin (-11,6 %), tandis que Zoug (-7,7 %) et les Grisons (-8,2 %) ont également connu des corrections notables. Dans les grands centres tels que Zurich (+0,9 %) et Genève (+2,9 %), en revanche, les loyers sont restés stables ou ont légèrement augmenté par rapport à l'année précédente, ce qui souligne la segmentation persistante entre les marchés de bureaux centraux et périphériques.13


Marché des surfaces de bureaux – évolution T3 2025

Source: FPRE, Marktmieten- und Baulandindizes von Renditeimmobilien Schweiz, 3. Quartal 2025


Au troisième trimestre 2025, on observe une préférence croissante pour les surfaces de bureaux conformes aux critères ESG, en particulier dans les emplacements centraux. Les investisseurs institutionnels constatent une demande toujours élevée et des baisses de prix moins importantes pour les biens certifiés, tandis que les surfaces conventionnelles dans les marchés périphériques sont sous pression. Les critères ESG ont non seulement un effet positif sur la réputation, mais aussi un effet stabilisateur sur la valeur dans un environnement de marché de plus en plus segmenté. Zurich, Genève et d'autres sites centraux font preuve de résilience malgré le ralentissement économique général, tandis que les régions économiquement exposées sont confrontées à une baisse des loyers. Les surfaces de bureaux durables et modernes restent clairement recherchées et leurs prix stables, tandis que les immeubles anciens non conformes aux normes ESG perdent de leur valeur.

10 Swiss Life, Five theses on the Swiss commercial real estate market, 18. September 2025
11 KOF, Konjunkturbericht, Herbst 2025
12 FPRE, Marktmieten- und Baulandindizes von Renditeimmobilien Schweiz, 3. Quartal 2025
13 FPRE, Marktmieten- und Baulandindizes von Renditeimmobilien Schweiz, 3. Quartal 2025

Évolution des rendements: les immeubles collectifs continuent sur la voie du succès, légère reprise pour les immeubles de bureaux, la périphérie reste problématique

Au troisième trimestre 2025, le rendement annuel (glissant) total des immeubles collectifs est resté à un niveau élevé, avec une moyenne de 12,0 %, soit légèrement supérieur à celui du trimestre précédent (T2 2025 : 11,5 %). Cette tendance confirme l'attrait toujours élevé des investissements immobiliers résidentiels dans un contexte de taux d'intérêt bas et de demande stable. Cette hausse est principalement due à un rendement positif lié à la variation de valeur, tandis que le rendement des flux de trésorerie est resté inchangé à 3,3 % en moyenne [51].

Le marché de l'immobilier de bureau continue d'afficher une image contrastée. Le rendement annuel (glissant) a augmenté au troisième trimestre pour atteindre 5,2 % (contre 4,8 % au trimestre précédent), mais reste inférieur à la valeur de l'année précédente (8,1 %). Le rendement des flux de trésorerie a légèrement augmenté pour atteindre 3,5 % (T2 2025 : 3,4 %), tandis que le rendement des variations de valeur, bien que restant faible à 1,7 %, a légèrement progressé par rapport au trimestre précédent (T2 2025 : 1,3 %). Dans plusieurs cantons, en particulier sur les marchés périphériques de bureaux, des rendements de plus-values négatifs ont de nouveau été observés, ce qui reflète la situation toujours tendue du marché dans le segment des bureaux [52].

Un aperçu de l'évolution cantonale des rendements annuels (composés) des immeubles collectifs montre que le niveau des rendements est resté globalement stable et élevé au troisième trimestre 2025. La plupart des cantons ont de nouveau enregistré des rendements à deux chiffres, de nombreuses régions ayant encore amélioré leurs résultats par rapport à 2024. Comme l'année précédente, le canton d'Uri arrive en tête avec un rendement total de 14,7 % (2024 : 14,2 %), suivi de Schaffhouse (14,3 %) et des deux cantons d'Appenzell (13,9 % chacun). Le rendement le plus faible a de nouveau été observé dans les Grisons (8,6 %).14 Selon les estimations des principales sociétés d'évaluation en Suisse, le taux d'actualisation minimal moyen (net, réel) pour les immeubles collectifs s'élevait à 1,84 % en octobre 2025, soit une légère baisse de 2 points de base par rapport au trimestre précédent [32].

En revanche, l'évolution du rendement global des immeubles de bureaux reste nettement plus hétérogène. Alors que certains cantons affichent à nouveau des rendements très élevés, comme le Valais (24,2 %), Thurgovie (17,7 %), Saint-Gall (16,4 %) et Genève (12,7 %), d'autres régions continuent d'enregistrer des évolutions négatives ou faibles. Les baisses sont particulièrement marquées au Tessin (-8,7 %), à Schwyz (-6,8 %), Fribourg (-5,1 %) et Zoug (-4,3 %), ce qui indique des corrections de valeur persistantes sur les marchés de bureaux périphériques et structurellement plus faibles.15 Les rendements de trésorerie sont restés stables à légèrement en baisse dans la plupart des cantons, ce qui souligne l'incertitude persistante dans le segment de l'immobilier commercial [52].


Évolution des rendements T3 2025

Source: FPRE, Marktindizes für Renditeimmobilien, 3. Quartal 2025


Les données du troisième trimestre 2025 confirment l'attrait toujours élevé des immeubles collectifs en tant que classe d'actifs stable et rentable dans un environnement de marché positif, toujours soutenu par des taux d'intérêt bas et une demande élevée.16 Les données du troisième trimestre 2025 montrent que le marché des bureaux reste divisé en deux. Alors que les emplacements centraux et les espaces de bureaux modernes et conformes aux normes ESG bénéficient d'une demande stable, les emplacements périphériques avec des immeubles anciens restent sous pression. La hausse des taux de vacance, l'évolution des exigences en matière d'utilisation et la demande modérée de surfaces dans les secteurs cycliques pèsent sur les perspectives de rendement.

14 FPRE, Marktindizes für Renditeimmobilien, 3. Quartal 2025
15 FPRE, Marktindizes für Renditeimmobilien, 2. Quartal 2025
16 Julius Bär Real Estate, Immobilienmarkt-Bericht Schweiz 4.Quartal 2025, 10. Oktober 2025

Propriété immobilière: la hausse des prix se poursuit, la suppression de la valeur locative dynamise le marché

Au troisième trimestre 2025, la hausse des prix s'est poursuivie sur le marché immobilier résidentiel, même si elle a continué de ralentir. Au total, les prix ont augmenté de 0,6 % par rapport au trimestre précédent, tandis qu'une hausse de +4,5 % a été enregistrée en glissement annuel.17 La croissance a été particulièrement marquée pour les appartements en copropriété (EWG), dont les prix ont augmenté de 1,6 % en glissement trimestriel et de 7,1 % en glissement annuel [62]. Les maisons individuelles (EFH) ont en revanche connu une évolution plus modérée: elles sont restées largement stables par rapport au trimestre précédent (-0,1 %), mais ont augmenté de 2,6 % par rapport à l'année précédente [56]. Du côté du financement, le contexte reste difficile. Début novembre 2025, le SARON reste inférieur à zéro, à -0,04 %.18 Le 28 septembre 2025, le peuple suisse a décidé de supprimer la valeur locative, initiant ainsi un changement fondamental dans le système d'imposition immobilière. Dans l'ensemble, on peut s'attendre à ce que la réforme déclenche une nouvelle dynamique sur le marché de la propriété immobilière, notamment en raison de l'évolution des stratégies de financement et du report des incitations à l'investissement.19

Les différences cantonales sont restées très marquées au troisième trimestre 2025. Les prix des appartements en copropriété ont connu une évolution particulièrement forte à Bâle-Ville (+4,0 %), Lucerne (+3,8 %), Uri (+3,9 %) et Schwyz (+2,9 %). À Berne (+2,2 %), en Argovie (+2,9 %) et dans les Grisons (+2,5 %), les prix ont également augmenté de manière notable par rapport au trimestre précédent. À l'autre bout du spectre, Schaffhouse (-1,4 %), Neuchâtel (-0,5 %) et le Jura (-0,8 %) ont enregistré de légères baisses. En comparaison annuelle (T3 2024 – T3 2025), les taux de croissance les plus élevés ont été enregistrés à Schwyz (+11,8 %), Bâle-Ville (+13,9 %) et Argovie (+10,6 %).20

En revanche, les maisons individuelles ont enregistré des baisses de prix sensibles dans plusieurs cantons. La baisse la plus marquée a été observée au Tessin (-3,2 %). Mais elle a également été sensible à Nidwald (-2,6 %), Obwald (-2,5 %), Schaffhouse (-2,2 %), Appenzell Rhodes-Intérieures (-1,4 %), Appenzell Rhodes-Extérieures (-1,2 %), Uri (-1,0 %), Bâle-Campagne (-0,5 %) et dans les Grisons (-0,8 %).21

Cette évolution illustre une dynamique de marché de plus en plus différenciée selon les régions. Les appartements en copropriété continuent de bénéficier de la forte demande en logements compacts et économes en énergie situés dans des emplacements centraux et bien desservis. Dans le segment des maisons individuelles, en revanche, les signes d'une consolidation se multiplient, car la demande dans les régions périphériques diminue légèrement et l'évolution des prix se stabilise à un niveau constant.


Évolution des prix – logements en propriété T3 2025

Source: FPRE, Transaktionspreis- und Baulandindizes für Wohneigentum Schweiz, 3. Quartal 2025


Le volume des hypothèques en Suisse a continué d'augmenter en août 2025, atteignant un nouveau record de 1 232,0 milliards de francs suisses. Par rapport à l'année précédente, cela correspond à une croissance annuelle de +3,2 %, ce qui signifie que la croissance se poursuit à un niveau élevé [22]. Les prévisions actuelles du SECO, du KOF, d'UBS et de Raiffeisen tablent sur un maintien du SARON à 0,0 % jusqu'à fin 2026. Pour les rendements des obligations fédérales à dix ans, on s'attend à une hausse modérée à 0,4 % à 0,5 % au cours de la même période [18].

L'indice des prévisions de prix pour les maisons individuelles est resté à un niveau élevé au troisième trimestre 2025 et continue d'indiquer des attentes optimistes du marché, même si la dynamique s'est légèrement ralentie par rapport au trimestre précédent [59]. La situation est similaire pour les appartements en copropriété, dont les prévisions de prix ont de nouveau augmenté en raison d'une demande stable et d'une offre limitée [65].

Dans l'ensemble, les données indiquent que, malgré des obstacles financiers croissants et des tendances régionales à la consolidation, les acteurs du marché continuent de tabler sur une évolution positive des prix sur le marché immobilier résidentiel, même si la dynamique de croissance varie de plus en plus d'une région à l'autre et qu'une différence nette se dessine entre l'évolution des appartements en copropriété et celle des maisons individuelles.

17 FPRE, Transaktionspreis- und Baulandindizes für Wohneigentum Schweiz, 2. Quartal 2025
18 SNB, Current interest rates and exchange rates, November 2025
19 Julius Bär Real Estate, Abschaffung des Eigenmietwerts beschlossen, 29. September 2025
20 FPRE, Transaktionspreis- und Baulandindizes für Wohneigentum Schweiz, 2. Quartal 2025
21 FPRE, Transaktionspreis- und Baulandindizes für Wohneigentum Schweiz, 2. Quartal 2025

Voici comment nous pouvons vous aider, vous et votre entreprise. 

Nos experts disposent d'une longue expérience dans les domaines de l'économie, de l'architecture et du droit de la construction et connaissent les conditions du marché régional. Nous vous accompagnons tout au long du cycle de vie de votre bien immobilier et vous offrons un soutien solide en matière d'évaluation, de transaction et de stratégie immobilière.

Nous contacter 


Nous contacter

Sebastian Zollinger

Director, Head Real Estate Advisory, Zurich , PwC Switzerland

+41 58 792 28 87

Email