• La gestion de fortune permet de réaliser des économies d’échelle, ce qui explique pourquoi les banques de gestion de fortune à fort volume sont généralement plus rentables que leurs concurrentes plus petites
  • Néanmoins, certaines petites banques privées parviennent à atteindre une rentabilité comparable, voire supérieure, à celle de leurs homologues parfois nettement plus grandes

  • La nouvelle étude de PwC met en lumière la manière dont les modèles d’affaires de ces petites banques privées très rentables sont conçus et rendent leur succès possible    

Zurich, le 22 mai 2023 –Les grandes banques privées bénéficient d’économies d’échelle et opèrent donc en général de manière nettement plus rentable que les petites et moyennes banques privées. Malgré le désavantage de la taille, il existe toutefois quelques petites banques privées qui sont extrêmement rentables sur le plan économique et qui, en matière de rentabilité, peuvent rivaliser avec leurs concurrentes nettement plus grandes, voire les dépasser. C’est ce que montre la dernière étude « Successful Private Banking business models » de PwC Suisse. Les auteurs ont analysé des modèles d’affaires de petites et moyennes banques privées ayant moins de 30 milliards de francs suisses d'actifs sous gestion en Suisse et au Liechtenstein et ont mis en évidence les recettes du succès de ces petites banques privées très rentables. 

Les 32 banques participantes peuvent être réparties en trois groupes en fonction de la rentabilité qu’elles ont obtenue selon les rapports financiers de 2019 à 2021 : d’une part, celles du Top 5, qui ont pu augmenter leurs rendements de manière constante et qui disposent d’une rentabilité élevée exprimée par le RoE (return on equity) (médiane 2021 de 14,9 %). Viennent ensuite les banques de la classe moyenne avec un RoE de 6,5 % en 2021 et les banques de la classe inférieure avec un RoE de -3,7 % (toutes les valeurs médianes). Même les grandes banques privées ont eu du mal à suivre les performances du Top 5 (RoE médian en 2021 de 10,6 %). Les deux principaux moteurs du RoE des banques privées sont, d’une part, les composantes du bénéfice d’exploitation et, d’autre part, les piliers des coûts d’exploitation (OPEX), la dotation en fonds propres n’ayant pas montré de différences significatives entre les différentes banques étudiées. 

Il est possible de dégager quatre domaines centraux qui ont une influence essentielle sur le succès commercial ainsi que sur la rentabilité de la banque :

Offre de produits
Les banques du Top 5 se concentrent sur un petit portefeuille avec une part importante de mandats de gestion de fortune (>55 % des AuM (Assets under Management)). Les classes d’actifs qu’elles proposent en premier lieu sont les actions et les obligations. Ces 5 premières banques de l’étude PwC composent les portefeuilles de leurs clients de manière essentiellement individuelle, tandis que les banques de la classe moyenne et de la classe inférieure adoptent une approche standardisée. La plupart des banques moins performantes proposent des conditions spéciales à une grande partie de leur clientèle. En revanche, les 5 premières banques ne le font pratiquement jamais, mais séduisent leur clientèle par des stratégies d’investissement fructueuses, une forte orientation client et un bon positionnement sur le marché. 

Clientèle 
Les banques du Top 5 se concentrent sur la clientèle suisse, avec une part très limitée de clients internationaux provenant de quelques marchés sélectionnés. La part de clientèle étrangère des banques de la classe moyenne et de la classe inférieure est nettement plus élevée. 

Alors que le Top 5 conseille presque exclusivement une clientèle à valeur nette élevée dont la fortune se situe entre 1 et 30 millions de francs, les autres groupes ont une approche plus diversifiée. Ils comptent également des ultra-riches (>30 millions de francs) et des affluents (250 000 – 1 million de francs) parmi leur clientèle. « Selon nous, la clientèle idéale pour les petites banques privées se compose de client-e-s fortuné-e-s disposant d’actifs à investir compris entre un et cinq millions de francs », explique Martin Schilling, Managing Director Deals Financial Services chez PwC Suisse. 

Personnel 
La qualité du conseil à la clientèle reste essentielle pour le succès du modèle commercial, basé sur le relationnel, des banques privées. Il n’est donc pas surprenant que les dépenses de personnel représentent généralement la part la plus élevée des OPEX. Dans le Top 5, la part des composantes variables de la rémunération est nettement plus élevée que dans les autres banques, puisqu’elle représente plus de 25 % de la rémunération totale, ce qui montre que la rémunération du personnel est plus en phase avec les résultats obtenus dans les cinq premières banques. Un coup d’œil sur le montant des AuM par conseiller-ère à la clientèle montre en outre que ce paramètre s’élève en moyenne à plus de 150 millions de francs pour les banques du Top 5, alors qu’il est parfois nettement inférieur pour la classe moyenne et la classe inférieure. Dans le Top 5, la part des collaboratrices et collaborateurs en contact avec la clientèle représente environ 40 % de l’ensemble du personnel, alors qu’elle n’est que d’environ 30 % dans les autres groupes de comparaison.

Environnement opérationnel
Les cinq premières banques ont recours à des solutions d’externalisation dans le domaine de l’informatique et des processus commerciaux et présentent généralement un niveau d’externalisation plus élevé que les autres banques. En outre, une présence physique est fondamentale pour les banques privées afin de renforcer la notoriété de la marque et la confiance des client-e-s et de maintenir la qualité du conseil à la clientèle. Pour la clientèle actuelle des banques privées, les modèles de banque hybride jouent encore un rôle plutôt secondaire. Les cinq premières banques se limitent à un ou quelques sites physiques en Suisse et ne proposent pas d’offre numérique complète. « Avant de prendre une décision concernant l’expansion en Suisse ou à l’étranger ou le transfert des offres dans le domaine numérique, les banques privées devraient absolument effectuer une analyse stratégique complète concernant les coûts et les avantages attendus », ajoute Martin Schilling. « Il n’existe pas de solution unique qui s’applique à toutes les banques. La clé du succès consiste à trouver le bon équilibre qui permet à la banque d’atteindre ses objectifs stratégiques tout en maintenant une situation financière saine. »

À propos du rapport 
Cette étude compare les banques privées avec un AuM <30 milliards de francs. En fonction de leurs résultats financiers de 2019 à 2021, les banques participantes ont été réparties en trois groupes (Top 5, classe moyenne et classe inférieure). Les résultats ont ensuite été comparés avec les grandes banques privées suisses (>50 milliards de francs). Vous trouverez l’étude complète ici

A propos de PwC 
PwC Suisse est le leader de l’audit et du conseil en Suisse. PwC œuvre à développer la confiance dans la société et à résoudre des problèmes importants. Notre réseau d’entreprises est implanté dans 152 pays et emploie presque 328 000 collaborateurs animés par une même volonté de fournir des services de qualité dans les domaines de l’audit, du conseil juridique et fiscal, et du conseil d’entreprise. Forte de 3480 collaborateurs et associés, PwC Suisse dispose de 14 sites en Suisse et un dans la principauté de Liechtenstein. Pour en savoir plus et pour nous contacter, consultez notre site www.pwc.ch. « PwC » désigne le réseau PwC et/ou une ou plusieurs sociétés affiliées, chacune d’entre elles étant une entité juridique indépendante. Pour de plus amples informations, veuillez consulter le site www.pwc.com/structure.

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Bianca Helbling

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External Relations Consultant, PwC Switzerland

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